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Territoire rural, la Haute Mayenne est un territoire dont le développement économique est essentiellement endogène, l’enjeu principal étant donc de conforter l’économie locale, dont l’agriculture est un secteur clé. Le territoire étant confronté aux problématiques du renouvellement des exploitants agricoles mais aussi aux incertitudes liées à la « volatilité» des marchés agricoles, il semble que le maintien d’une agriculture de qualité favorisant les circuits courts constitue un élément de réponse pertinent. Le territoire souhaite par ailleurs valoriser des modes de production en phase avec les grands enjeux environnementaux. Enfin, à travers l’alimentation, ce sont des questions de santé publique qui sont posées, avec la volonté que l’ensemble des citoyens puisse accéder à une alimentation saine et de qualité.
Le projet alimentaire territorial « Pour une alimentation locale et de qualité en Haute-Mayenne » (PAT) se développe sur le territoire depuis fin 2019. C’est une démarche participative et politique, multi-partenariale, qui vise à favoriser la relocalisation de notre alimentation sur le territoire de la Haute-Mayenne, s’inscrivant dans une dynamique globale de transition écologique. Elle se structure autour de quatre grands enjeux :
Le projet alimentaire territorial associe un grand nombre d’acteurs à faire converger dans une même perspective : une agriculture vectrice de développement économique, qui respecte son environnement et procure une alimentation saine aux habitants du territoire. Un travail de longue haleine, mais passionnant !
Pour cette étude, les 4 territoires PAT mayennais se sont associés. Confiée à la Coopérative d’Installation en Agriculture Paysanne (CIAP 53), l’étude a fait émerger le souhait partagé de mettre en place un parcours immersif pour des porteurs de projets en agriculture sur le modèle de l’Alterfixe : il s’agit de faciliter leur installation sur des fermes à céder, en leur proposant des sessions d’immersion durant lesquelles ils vont découvrir le territoire, rencontrer des acteurs locaux (cédants, personnes ressources pour une installation, élus locaux…) et tester l’activité agricole.
Les formations proposées en collaboration avec le Civam bio ont permis d’aborder différentes thématiques :
>Des modes opératoires en cuisine afin d’aller vers plus de diversification des sources de protéines, plus de produits bios et locaux dans la composition des repas, sans dépasser son budget.
>Le calcul des taux de produits bios et sous signe de qualité afin de connaître la situation de son établissement par rapport à la loi EGALIM.
> Des notions pédagogiques pour faire accepter les évolutions des menus auprès des convives.
Pour vulgariser la question du consommer local auprès des habitants de la Haute-Mayenne, un jeu, créé avec l’association Payaso Loco, permet d’aborder différents sujets :
> les différences entre les modèles de production
> Les produits du terroir
> Les différents outils de transformation : industriel, artisanal, fermier
> Les impacts de mes actes d’achat (économique, environnemental, social)
> Le prix d’un produit, pourquoi ce prix, pourquoi un produit est moins cher qu’un autre et inversement ?
À l’initiative du réseau régional Graine Pays de la Loire, une action de formation sur l’éducation à l’alimentation durable est mise en place pour les acteurs et actrices-relais souhaitant sensibiliser le grand public (adultes, familles, jeunes…etc.) sur le sujet de l’alimentation.
Développé et animé par les associations Synergies et CIVAM Bio (membres du réseau GRAINE), ce parcours de formation permet de s’approprier les enjeux de la santé et l’environnement autour de l’alimentation et de tester sur le terrain des outils de sensibilisation pour impulser des changements de pratiques.
Eric Guihery
Le PAT comme je l’ai vu se construire en Haute Mayenne, c’est un regroupement d’élus, de personnes de la société civile et de la vie associative qui se mettent autour de la table et qui se posent la même question: “que veut-on sur le plan alimentaire pour notre territoire? Pour nos enfants, nos ainés… dans 5, 10, 15 ou 20 ans? Que souhaite-t-on comme agriculture? De la production dans les fermes à l’assiette, comment faire monter en gamme la qualité de l’alimentation en Haute Mayenne ?
Chacun est venu avec ses objectifs et son vécu et on a réussi à tracer des choses ensemble.
Il y a un vrai questionnement pour nous paysans sur le territoire au sujet de la transmission. Pour comprendre l’enjeu autour du renouvellement des générations, c’est simple, il faut savoir qu’aujourd’hui, un paysan sur deux a 55 ans et plus, c’est un chantier énorme. Il y a deux choses: il faut accompagner les personnes qui souhaitent partir à la retraite et les personnes qui veulent s’installer. Il va falloir se retrousser les manches collectivement pour relever ce défi sur le territoire. Cela touche le tourisme, le paysage, le climat… Il faut donner envie aux jeunes de s’installer, qu’ils soient issus du monde agricole ou pas, et montrer que l’on peut vivre dignement de son métier quand on fait de l’élevage, que c’est aussi du plaisir !
